Cet été, nous partons à la rencontre de ces jeunes anonymes qui, un jour, ont décidé de relever un défi. À Marcq-en-Barœul, Siméon Leroy a décidé de créer sa troupe de théâtre.
Oui, bien sûr, Siméon, fils d’Emmanuel Leroy, sommité charismatique dans le monde du théâtre, bénéficie d’un environnement propice à la création artistique, inscrite dans son ADN. Cependant, il faut une sacrée dose de courage pour monter sa propre troupe à l’âge de 20 ans : « Le Théâtre des Passagers » et mener, de façon parallèle, une carrière de comédien, de metteur en scène et de professeur de théâtre.
Siméon rayonne. Il émane de ce jeune artiste, une énergie solaire. Fils d’Emmanuel Leroy, créateur du théâtre-école de Marcq-en-Barœul et de la Ligue d’improvisation, Siméon baigne depuis toujours dans un univers artistique qu’il aurait pu réfuter mais qu’il adore. Mais on ne naît pas comédien et metteur en scène même si on en a la fibre. Des études au Conservatoire de Lille et à l’université, section arts de la scène, ont renforcé l’armature de ce professionnel.
Des semaines bien remplies
Au quotidien, Siméon donne des cours de théâtre pour enfants et adultes. Il intervient aussi dans des milieux décalés : au lycée automobile A. Mongy ou auprès d’associations d’insertion comme « Émergences » où ses cours délivrent les jeunes de leurs émotions et, parfois, jugulent la violence et le harcèlement. Et, quand son emploi du temps le permet, Siméon apparaît dans des scènes de film.
Les semaines sont bien remplies. Elles n’ont pas empêché Siméon de créer son propre théâtre, il y a deux ans. « Un peu par opportunité. Alors qu’avec quatre amis, nous produisions un spectacle, Benoît Mamet, un sympathique admirateur, nous a proposé gracieusement, la création de notre site web. Dès lors, sauter le pas pour créer notre troupe a semblé logique... ». Ce qui semble simple ne l’est pas. Siméon s’en rend vite compte. « Affronter la jungle de l’administration, de la gestion courante, du fisc... j’ai dû apprendre et j’ai de la chance car je savais où demander des conseils. Maintenant, nous sommes une dizaine dans l’équipe et j’ai appris à déléguer car ce qui me motive, reste la création de spectacles et une remise en question permanente qui me fait vibrer ».
Il lui faut jongler les impératifs et apprendre à se préserver. Tout en préparant la seconde édition du Défi des 48 heures théâtre où sont conviées cinq jeunes compagnies de théâtre - et qui se tiendra le 10 septembre au théâtre Charcot - Siméon prend le temps de marcher dans la forêt, de danser et de jouer du piano tout en n’oubliant pas le défi de se faire sa place « Être fils de... oblige sans cesse à se dépasser afin de prouver une vraie légitimité mais j’aime ça ! »
– Edith Masse